GAD BENSALEM / NO KARAOKÉ – Un jour, un artiste

Quand :
7 mars 2020 @ 10 h 00 min
2020-03-07T10:00:00+03:00
2020-03-07T10:15:00+03:00
Où :
IFM
Analakely
Coût :
Entrée libre

Durant une journée, l’IFM confie à un artiste contemporain les clefs de la « maison » pour élaborer une programmation personnalisée. Après la chanteuse Kristel, c’est au tour de l’artiste Gad Bensalem de répondre à l’invitation de l’IFM. Créer, confronter les œuvres et les idées, inviter des artistes complices et revisiter les espaces de l’IFM, « 1 JOUR, 1 ARTISTE » est conçu comme un laboratoire éphémère dans lequel le public déambule à travers les propositions pluridisciplinaires et l’univers d’un artiste : spectacles, installations in situ, performances, lectures, projection de film, concert…
Gad Bensalem orchestre et signe cette journée « No Karaoké ».

« J’exècre le karaoké. Là d’où je viens, c’est une religion. Une religion ni-ppone ni mauvaise dont les chapelles pullulent dans les rues. En guise de vin de messe, le dzama national. Les fidèles sont ivres – de joie et d’espérance – le temps d’un refrain de Joe Dassin : « On s’est aimé comme on se quitte ! ». Je suis allé, une ou deux fois, dans l’une de ces chapelles. A chaque fois, la même question : pourquoi ? Et récemment, je pense avoir trouvé la réponse dans la bouche de mon frère. J’essaie de trouver un sens à ma vie… au karaoké, je donne de la voix, sans me préoccuper de l’avis des autres… la voie est libre pour flirter un peu avec ses rêves, goûter à un petit moment de gloire… l’autodérision est le maître-mot. Ce qu’il nous manque dans ce pays, c’est donc ça. Des lieux qui alimentent nos rêves et où on a le droit de s’exprimer, lâcher prise et expérimenter des idées, des émotions. Les écoles et universités ont été créées, entre autres, pour faire ce travail mais, pour le moment, elles ont d’autres chats à fouetter. Les cinémas, théâtres, bibliothèques, médiathèques, artothèques peinent à exister. Et s’ils existent, très peu seulement sont à la portée de tout.e.s. Le karaoké est mort, vive le karaoké !
Allons chanter et danser au rythme de nos rêves éteints ou non-atteints ! Moi, si on me donne un lieu à occuper, même le temps d’une journée, j’y mettrai des machines
à rêver, j’inviterai les gens à y donner de la voix et à écouter des notes assonantes ou dissonantes, peu importe… une chapelle où on se parle. »